Parcours commando: Le destin exceptionnel d'un soldat des marines by Marius

Auteur:Marius [Marius]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Nimrod
Publié: 2016-08-25T22:00:00+00:00

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1. « Départ parcours audace ».

2. Abréviation de Kriegsgefangener (« prisonnier de guerre » en allemand).

Chapitre 15

Transmission de flambeau

Ce samedi matin, à l’issue d’une semaine éprouvante sur l’îlot de l’enfer, nous sommes propres comme des sous neufs, fraîchement rasés, et nous attendons dans nos tenues de sport l’inspection de notre matériel et de nos chambrées par le maître de cours. Bien que nous n’ayons guère profité de leur confort spartiate au cours des derniers jours, nous ne les avons pas moins nettoyées de fond en comble afin que l’inspection se déroule parfaitement et que nous puissions partir en permission jusqu’au dimanche soir avant 22 heures.

J’ai bien sûr anticipé toutes les éventualités en faisant trois fois le tour des chambrées, en vérifiant que rien ne traînait et que les locaux comme les armes étaient dans un état irréprochable. Malgré ces précautions, je garde en moi l’angoisse diffuse d’avoir négligé un détail qui pourrait compromettre en une fraction de seconde la soirée programmée, le restaurant, le repos, et surtout frustrer le désir lancinant de pouvoir s’isoler enfin sans contrainte ni stress.

« Pistard, c’est bon. Permissionnaires ! Tu t’assures que les consignes sont bien passées et pas d’excès pour les stagiaires, repos et repos, car je tiens à préciser que lundi est un autre jour et que l’entraînement ne finit jamais. »

Le feu vert est donné, nous allons enfin pouvoir décompresser quelques heures. Il y a cependant bien longtemps que j’ai rompu tout contact avec mon Sud natal pour me concentrer sans regret sur ma carrière et mes objectifs, et je ne compte pas faire d’aller-retour rapide jusqu’à Marseille. Je préfère me changer les idées tranquillement à Lorient, une ville où nous bénéficions de quelques prérogatives en notre qualité de jeunes stagiaires commandos. Les commerçants vivent en effet avec les marins, au rythme des fusiliers, des stagiaires ou des commandos, et il leur suffit parfois d’observer votre visage émacié ou vos mains meurtries pour comprendre qui vous êtes. Ils ne vous posent aucune question, mais ils s’occupent de vous avec élégance et efficacité. Cette solidarité et cette cohésion font plaisir aux yeux et au cœur, d’autant plus qu’elles s’expriment silencieusement, en toute discrétion et en toute humilité, sans avoir besoin de prononcer un seul mot. Le seul point négatif vient de ce que nos estomacs ont rétréci sous l’effet des privations et qu’il nous est bien souvent impossible de finir nos copieuses assiettes de côte de bœuf accompagnée de frites !

Le samedi soir, je passe donc boire un verre au Saint-Christophe avec quelques camarades, mais un verre sans alcool en ce qui me concerne. Je continue en effet à éviter les boissons fortes, qui influent sur mon comportement d’une mauvaise manière, et je ne veux pas non plus être fatigué par l’alcool à la reprise des activités physiques, lundi matin. Enfin, je tiens à garder les idées claires. J’ai choisi le Saint-Christophe parce que ce bar est situé juste en face de la gare de Lorient. Il est le témoin des joies ou des déchirements à l’occasion des arrivées et des départs de marins.

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